Nouveau gouvernement du changement : Les départs et mutés

Publié le par LE BENIN DOIT CHANGER

Le tout nouveau gouvernement du Dr Boni Yayi a été rendu public hier, dans l’après-midi d’hier. Comme on pouvait s’y attendre, il y a eu des départs et naturellement des entrées.

Au total, 15 des 26 ministres du gouvernement remanié ont perdu leurs postes, tandis que 11 nouveaux ministres ont fait leur entrée dans l’équipe gouvernementale.

Ils sont au nombre de quinze qui porteront désormais le titre d’anciens ministres du changement. Ils n’ont peut-être pas démérité, mais les circonstances exigent qu’ils aillent faire valoir leurs compétences ailleurs. Il s’agit de :

Roger Gbégnonvi :
Benjamin dans le gouvernement remanié, le ministre nommé le 1er novembre 2007 pour valoriser nos langues nationales s’est vu très tôt confronter aux réalités du pouvoir. Le “cor“ de la société civile serait victime de sa déclaration sur la chaîne d’une télévision privée étalant au grand jour, les dossiers qu’il peut quand même gérer dans les quatre murs de son cabinet. On reproche aussi à l’ancien Président de Transparency-Internationale, la non maîtrise des dossiers de son département.

Félix Hessou :
Général de division de son état, les Béninois, pendant son séjour au ministère de l’intérieur et de la sécurité, ne se sont pas sentis assez en sécurité. Les objectifs du Président Boni Yayi en matière de sécurité ne sont certainement pas atteints. Le Général, à ce jour, n’a pas pu livrer à l’opinion nationale les braqueurs de Dantokpa en date du 1er avril 2008 et qui a coûté la vie à de braves Béninois. Pourtant le ministre avait promis au peuple qu’il mettrait en exergue ses compétences.

Issa Démolé Moko :
Le vent du découpage territorial a fini par l’emporter. Le ministre a certainement commis une maladresse en se présentant devant les écrans. Autrement, il pouvait envoyer un technocrate surtout qu’il s’agit des résultats d’une commission. Ainsi, il se serait tiré d’affaire et aujourd’hui c’est par la grande porte qu’il allait sortir de la deuxième équipe de Boni Yayi.

Tchalla Kessilé :
Les nouvelles de ces derniers mois n’ont pas du tout fait bonne presse pour son département. Alors que le Dr Tchalla cherchait des voies et moyens pour résoudre le problème des praticiens de la santé, c’est une épidémie de choléra qui vient embourber le ministre et lui complique d’avantage la tâche. Comment a-t-il géré ce fameux dossier de choléra ? En tout cas, Kessilé Tchalla ne fait plus partie de la nouvelle équipe de Boni Yayi et peut retrouver tranquillement sa clinique dans l’hexagone.

Bernadette A. Souhoundji :
Arrivée au gouvernement en juin 2007, madame le ministre a fait de son mieux. Mais, à l’enseignement technique et la formation professionnelle, des voix s’élèvent pour dénoncer le piétinement des activités.

Vincencia Bocco :
Directrice de compagne du candidat Boni Yayi en 2006 et chargée de mission au lendemain de la victoire, Vicencia Bocco est appelée dans le deuxième gouvernement pour s’occuper des enseignements supérieurs et de la recherche scientifique. Pour qui connaît le monde des études supérieurs, il pourra déduire la croix et la bannière que madame a dû porter durant son séjour au ministère. Mais la réforme dans l’attribution des bourses d’études engagée par Vicencia est-elle du goût de tous ? Madame Bocco pourra en tout cas retrouver ses bistouris dans les clocs opératoires du Cnhu.

Emmanuel Tiando :
Les syndicalistes peuvent crier à la victoire. Membre du gouvernement depuis la première équipe de Boni Yayi, le Ministre Tiando a été remercié. Les grèves se sont accentuées ces derniers mois. Mais, le péché du Ministre Tiando viendrait-il de sa déclaration qu’il a faite en reconnaissant publiquement que “le dialogue social n’a pas avancé“ ?

Soumanou Toléba :
La culture, l’artisanat et le tourisme ont pris quand même de l’envol sous sa tutelle. Mais, en dépit des efforts du ministre Toléba, tout n’est pas rose dans le monde artistique. Et puisqu’il faut laisser la place à d’autres, étant dans le gouvernement depuis avril 2006, Toléba doit partir mais, laissant le ministère qui sera désormais fractionné.

Clémence Dansou Yimbéré :
C’est la plus heureuse. Elle est sortie par la grande porte. Le vide laissé par son départ à la Cour constitutionnelle a fait que depuis plus de quatre mois, les Béninois espéraient le gouvernement qui enfin vient de voir le jour ce mercredi 22 octobre 2008.

Sina Bio Gounou :
Pendant plus de deux ans, les Béninois ont attendu en vain une réforme en bonne et due forme de l’administration et des institutions de notre pays. L’opération zéro retard instituée par le ministre a-t-elle porté son fruit ? Il faut dire que bon nombre de compatriotes n’ont pas compris la mission du ministère dirigé par Bio Gounou au point où on le qualifie de ministère budgétivore. C’est peut être pour cette raison que le Chef de l’Etat a mis une croix sur ce portefeuille dans la nouvelle équipe gouvernementale.

Juliette Biaou Koudénoukpo :
En dépit des communications tous azimuts de ces derniers temps, le poste de l’environnement et de la protection de la nature échappe à cette fonctionnaire internationale. Il est vrai que madame a fait de son mieux, mais les épines de la forêt dont elle a la charge ne lui ont pas pardonné.

Sakinatou Alpha Orou Sidi :
Membre du gouvernement depuis avril 2006, Sakinatou a toujours gardé la bourse des micro finances. La gestion des fonds alloués à ce secteur névralgique qui tient à cœur Chef de l’Etat peut être à la base de son départ. Il n’y a pas longtemps, des informations ont fait état de ce que des irrégularités seraient constatées dans l’attribution de ces fonds.

Gustave Anani Cassa :
Le dossier de la grève au niveau des tribunaux de justice a fini par avoir raison de l’ancien Garde des sceaux. Il faut avouer que la période de Gustave Cassa au ministère de la Justice, jamais de stabilité n’a été enregistrée. L’avocat pendant son séjour au ministère a-t-il à peine maîtrisé les dossiers de son département comme on l’entend dans les milieux proches de son ministère.

Alexandre Hountondji :
A vrai dire, le départ du gouvernement de Alexandre Hountondji est salué par nombre de Béninois sans qu’on en sache la cause. On reproche certes à l’homme une certaine arrogance et un manque d’égard aux autres. Mais, les raisons fondamentales de l’éjection du Médecin Hountondji de la barque de Boni Yayi pouvaient résider dans le vote-sanction de l’Assemblée nationale sur le collectif budgétaire. Le Ministre pouvait manager avec la représentation nationale et négocier ce vote surtout en ce qui concerne les travaux de la réfection du Cic de Cotonou et autres.

Les mutés
Ils sont quatre ministres du gouvernement remanié à être mutés. Grégoire Akofodji : Autrefois Ministre de l’Industrie et du commerce, il se contentera désormais du seul volet de l’industrie.
Christine Ouinsavi : La plus jeune de l’ancienne équipe a pu trouver sa place dans la nouvelle. L’ancienne Ministre des enseignements primaires va fait valoir ses compétences au ministère du commerce. Galiou Soglo : Celui qui a apporté la révolution dans le sport béninois depuis juin 2007 est appelé à fait valoir ses expériences ailleurs. Il aura désormais à charge la culture et l’alphabétisation.
Armand Zinzindohoué : Au ministère des transports, il a fait ses preuves. La confiance placée en lui par le Chef de l’Etat lui a valu aujourd’hui le portefeuille de l’intérieur et de la sécurité des Béninois.

Charles TAYO

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