Après le vote négatif exprimé sur le collectif budgétaire, les députés des groupes politiques G4, G13 et Force Clé ont animé hier au siège du MADEP à Cotonou une conférence de presse pour expliquer les raisons qui ont conduit l’Assemblée Nationale à s’opposer à la mise en vigueur de cette loi de finances rectificative.
Depuis le gouvernement de transition en 1990 jusqu’à ce jour, on n’a jamais assisté à une séance du parlement où un budget remanié a été rejeté par la représentation nationale. Toutes les ordonnances prises l’ont été non pas après le rejet du projet de budget, mais soit du fait du retard connu dans leur vote, soit pour d’autres raisons. Les marchandages politiques, les autres moyens de pression n’ont réussi à altérer la détermination des députés du G4, G13 et Force clé qui se sont prononcés contre les dispositions budgétaires contenues dans le collectif. Donc ce qui s’est passé le mardi dernier au parlement répond au souci de ces députés de ne pas suivre le gouvernement dans ce qu’ils ont appelé « l’indiscipline budgétaire ». « C’est une nouvelle phase dans la lutte pour la sauvegarde de l’Etat de droit qui s’ouvre » a déclaré le député Lazare Séhouéto qui dans une déclaration lue au non du groupe a relevé des insuffisances dans cette loi rectificative qui, à première vue serait, selon eux, un trompe oeil. Le budget n’est pas fait pour améliorer les conditions de vie des travailleurs, estiment-ils. Il pense que la volonté du gouvernement est de se donner des trésors de guerre pour gagner les élections. A titre illustratif, ce député ne comprend pas comment on peut inscrire dans un collectif budgétaire à un mois de la fin de la clôture d’exercice un montant de 7 milliards pour réfectionner le CIC et le Palais des Congrès dont 700 millions pour la sonorisation. Aussi ont-ils dénoncé, dans ce budget remanié, une provision de 7 autres milliards pour la construction de 14 villas présidentielles. Soit une villa pour 500 millions de fcfa. Une autre provision de 9 milliards est prévue pour des dépenses diverses. 18 autres sont consignés dans ce collectif budgétaire pour l’extension de l’Ortb par voie d’emprunts obligataires. Les députés de cette tendance ont jugé de l’inopportunité de ces investissements pour le compte de ce budget, surtout qu’il y a beaucoup d’autres projets de l’Etat qui n’ont pas encore démarré. Le cas de l’aménagement de la vallée de l’Ouémé a été soulevé malgré que le gouvernement a prévu pour le compte de ce projet 5 milliards dans le budget initial. Dans le collectif budgétaire, le gouvernement sollicite encore une autre enveloppe. Bref, tous les députés présents à cette conférence de presse à savoir , le président Kolawolé Idji , Lazare Séhouéto, Fikara Sacca , Ismaël Tidjani Serpos, Jean Baptiste Edayé, Paulin Tomanaga, Raphaël Akotègnon et autres ont été unanimes pour reconnaître que le budget remanié a péché dans sa confection et comporte des zones d’ombres qui pourraient servir à de fonds occultes. Par ce vote négatif, les députés du G4, G13 et Force clé ont voulu montrer que le Bénin n’est pas le pays où tout est permis. Le parlement doit rester le bastion de la résistance, ont-ils affirmé, avant de déclarer de façon péremptoire que le pouvoir FCBE a échoué dans sa tentative de s'aborder les partis politiques. Ils ont alors, compte tenu des remarques formulées, suggéré au gouvernement de reporter les nouveaux projets contenus dans le budget remanié dans le budget général de l’Etat gestion 2009, dont la mouture devrait être déposée au Parlement dans les jours à venir selon les dispositions de la constitution.
L'Autre Quotidien Info | | |
