L’intégralité de l'entretien accordé par le Président Yayi Boni à Annick Balley et Olga Kokodé le 1er Août 2009

Publié le par LE BENIN DOIT CHANGER

yayi-boni-copie.jpgLe nouvel entrant n’a que 100 jours en général comme période de grâce. Au Bénin, les différentes composantes de la Nation vous ont laissé plus d’un an pour que vous vous familiarisiez avec la gestion Du pouvoir en attendant vos premiers actes. C’est après donc plus d’un an que les partenaires sociaux ont sonné la fin de cet état de grâce. Et depuis l’année dernière, les partis politiques, eux aussi, ont décidé d’en découdre avec le régime du Changement. C’est dans cette ambiance quelque peu délétère que surviennent le scandale de la Cen-Sad et bien d’autres dossiers.Monsieur le Président de la République, merci de nous donner l’occasion d’échanger avec vous sur tous ces sujets qui défraient la chronique dans notre pays ? Comment vous sentez-vous au soir de 49 ans d’indépendance du Bénin ?


Je suis heureux. Je crois qu’avec la Nation, c’est avec la joie que nous vivons ce moment précieux. 49 ans d’indépendance, ça fait beaucoup par une Nation. C’est vrai. Nous avons parcouru un chemin où chacun de nous en a apprécié ce que c’est. Mais ce qui est heureux, c’est que nous vivons dans un environnement de paix. Nous avons travaillé pour que le Bénin soit une espèce d’oasis de paix, soit une démocratie stable, un pays de sécurité. Face à ce qui se passe ailleurs, rendons grâce à Dieu et remercions-le ensemble. Soyons toujours en communion de prière. Et naturellement, c’est un devoir de remercier tous ceux qui ont été appelés à cette fonction. J’ai appris à le dire parce que moi-même j’ai vu ce que c’est. Ce n’est pas facile. Merci à tous nos aînés qui ont été appelés à cette fonction présidentielle. Je demande à Dieu de leur donner longue vie. C’est très important. Je remercie également la classe politique qui a joué et continue de jouer un rôle important. C’est avec beaucoup de respect que je les remercie. Merci à la société civile. Pour moi, nous vivons maintenant un moment d’espoir. Et je crois, c’est ce message que je suis venu donner à notre chère Nation que j’aime si tant, à notre pays et à la République. Dieu a un plan pour notre cher pays parce qu’il vise le bonheur, la paix, la prospérité et le progrès social pour chacun et pour tous.


Et pour atteindre cet objectif qui est un destin pour nous, il est quand même bon de savoir, et vous l’avez dit, c’est difficile de gérer une Nation et vous faites l’expérience et vous le si difficilement que votre mandat est face aujourd’hui à la crise économique. Comment se présente d’abord l’Etat béninois avant qu’on ne parle des mesures pour juguler la crise ?


Au moment où on faisait le bilan, on s’était rendu compte qu’à un moment donné, nous avons entamé l’assainissement des finances publiques. Il faut le reconnaître, des réformes ont été mises en œuvre pour soutenir toutes nos régies qui ont travaillé pour que la Nation puisse mobiliser des ressources à des fins de développement. Nous avons travaillé sur ce front et avec les ressources collectées, nous avons essayé de procéder à une répartition. Nous avons d’aider nos chères mamans. D’où le programme des micros crédits aux pauvres(Mccp). Les enfants, il fallait penser à eux, surtout lorsqu’ ils sont dans le ventre de leur maman. C’est des Béninois. Ils sont appelés à appeler à assumer les responsabilisations s’agissant de la gestion de notre cité commune. Il fallait assister nos mamans qui ne pouvaient pas accoucher d’elles mêmes dans de bonnes conditions. D’où l’idée de la gratuité de la césarienne. Suivre ces enfants jusqu’au moment où ils ont l’âge d’aller à l’école. Les prendre en charge du point de vue enseignement maternel, enseignement primaire. D’où la gratuité de l’enseignement maternel et primaire, etc. Nous avons soutenu les producteurs, nous avons pensé à nos infrastructures routières également. Partout dans le pays, nous avons tenté de moderniser certaines voies, dans notre capitale économique également, l’éducation, la santé, l’énergie, on s’est débattus sur tous ces fronts naturellement. Ce qu’on pouvait dire c’est que pour nous, c’était pas mal. Je n’aime pas tellement apprécier ce que nous faisons. Ce que je puis dire, c’est de rendre grâce à Dieu pour tout ce qu’il nous a donné. C’est qu’à un moment donné on sentait quand même que les bénéficiaires s’en félicitaient. Mais cette crise qui est mondiale s’est installée maintenant. Il y a des projections. Je ne sais pas s’il faut vous le dire parce qu’en réalité je suis venu porter un message d’assurance.


Mais avant le message d’assurance, il faut quand même qu’on ait une idée de la réalité. Ce qui est sûr c’est que les régies financières sont en baisse.


Est-ce qu’on a créé de la richesse ? En 2007 on est à 4,8%. En 2008, 5%, et en 2009, on projetait 6,8%. Mais lorsque la crise nous a secoués, nous avons révisé les prévisions de sorte qu’en 2009, on ne dépassera pas 4%. Naturellement, tous les pays de la planète sont en train de réviser à la baisse leurs fondamentaux. Une crise financière qui s’est muée en crise économique surtout pour nous autres pays pauvres très endettés. En ce qui concerne la structure d’endettement, on était à peine à 10% de notre Pib, maintenant, on est aujourd’hui entre 19 et 20 %. Sur 100 frs de revenu, 20 seraient de l’endettement. C’est des ratios que je voudrais donner pour que la Nation avoir une idée de l’ampleur de cette crise. Lorsque nous prenons la croissance économique, le niveau de l’endettement, le taux de pauvreté, tous ces paramètres vont se dégrader rien si n’est fait. Point n’est besoin, j’allais dire, de donner les chiffres. Je ne voudrais ennuyer nos populations au moment où il faut surtout agir. D’où l’idée de tout faire pour mettre en place une Commission nationale de gestion de cette crise présidée par le ministre d’Etat Pascal Koupaki. Cette commission a beaucoup travaillé et là quand même, il faut que je dise un mot parce qu’il faut rassurer. Il y a de l’espoir mais nous apportons notre volonté politique, notre détermination à rassurer nos concitoyens. Nous voudrions être un gouvernement responsable. C’est pourquoi je ne voudrais pas escamoter cet élément parce que si vous avez eu la présence d’esprit de me poser cette question, je voudrais vous respecter et vous méritez, une haute considération. Et surtout cette commission qui travaille avec le gouvernement, le secteur privé, bientôt on va mettre les partenaires sociaux, les syndicats, les régies également sont dedans etc. Je suis convaincu que si on doit mettre en œuvre ces mesures, on va juguler les effets de cette crise. Permettez-moi d’ailleurs de vous lire ce qu’ils ont écrit : poursuivre la promotion des filières des produits locaux à cycle court à exporter vers le Nigéria parce que la demande des Nigérians a été affectée. La production pétrolière qui chute à cause des sabotages des infrastructures pétrolières dans le Delta du Niger. Il y a une forte corrélation entre le coût du Naira et la production pétrolière. Hier, le Nigéria produisait plus de 20 millions de baril/jour. Aujourd’hui, il en produit moins de 800 mille baril/jour. Donc cette baisse entraine la dépréciation du coût du Naira sur le marché. Naira baissant, obère le pouvoir d’achat des Nigérians qui ne peuvent plus venir acheter. La preuve, nos mamans en souffrent actuellement à Dantokpa ou alors du fait de la baisse de la production, les autorités ont procédé à une libéralisation économique. Les produits qui n’étaient pas importés tels que le riz peuvent l’être aujourd’hui. Les gens peuvent importer au Nigéria tout en étant sur place. Rappelez-vous que hier c’était presque interdit et le ris était importé par le Port autonome de Cotonou, qui constituait l’une des principales assiettes fiscales et douanières. Aujourd’hui ces ressources nous ont échappé. Nous avons fait des projections. En principe, si rien n’est fait, nous sommes partis pour perdre plus de 60 milliards de ressources d’ici la fin de l’année du point de vue des régies, des douanes, des impôts, du trésor etc. ça suppose que les principaux acteurs, les douaniers, les agents d’impôts soient vertueux. Mais s’il y a des fraudes, nous risquons de perdre environ 200 milliards dans nos projections. D’où la nécessité dans les mesures, d’un programme à court terme pour renforcer ces régies là. Et donc, après ce point, créer un fonds d’investissement pour le développement de l’agro industrie et du commerce ; ensuite développer le cabotage maritime avec les pays de la Cemac et poursuivre les réformes structurelles. Il y a d’autres mesures qui visent les finances publiques. Naturellement il y a les mesures structurelles qui vont fondamentalement induire la production dans notre pays c’est-à-dire la relance de l’offre intérieure, le soutien aux finances publiques la réduction de la pauvreté. D’ailleurs sur ce point précis, lorsque nous avons commencé et on a d’ailleurs une dépêche de la Banque mondiale selon laquelle, en ce qui concerne le taux de pauvreté en 2007, on était à 37% Puisque c’est à partir de cette année qu’on a revu les méthodes de compilation pour donner une idée exacte des pauvres dans le pays. De 37% en 2007, on est revenu en 2008 à 34%. Donc on est dans la perspective de casser ce phénomène qui est l’ennemi numéro 1. En réalité, c’est le seul ennemi, la pauvreté dans laquelle reste plongée notre cher peuple. Donc on a fait une baisse, mais naturellement avec la crise, si rien n’est fait, nous risquons d’aller peut-être au-delà. D’où la nécessité de prévoir des mesures pour pouvoir réduire fondamentalement cette pauvreté. Réduction de la pauvreté et là dedans, accélérer la mise en place de l’assurance maladie universelle dont le projet est actuellement en cours au ministère de la Santé ; fixer périodiquement le taux d’actualisation des pensions, par exemple tous les 5 ans et le rendre automatique en vue de faciliter l’accession à la propriété ; prélever les apports personnels exigés par les banques sur les cotisations aux fonds de retraite ; étendre l’accès aux ressources du fonds national de micro finance à toutes les institutions de micro finance, etc. Et nous avons prévu également des mesures en direction du secteur financier pour que l’accès à ce secteur soit une réalité. Alors, c’est pour vous dire que on avait pris un chemin d’espoir, les auteurs étaient là, je vous ai donné un exemple. Les trois années en termes de mobilisation de ressources additionnelles, je dis bien additionnelles de l’ordre de 200 milliards. Mes chers compatriotes, je dis bien de l’ordre de 200 milliards en terme d’augmentation et naturellement comment les a-t-on utilisés. Nous avons prélevé 60 milliards pour améliorer les conditions de travail des travailleurs, des syndicats, etc, sous forme de primes de salaires, etc. Je dis bien 60 milliards d’augmentation avec naturellement une affectation aux enseignants parce que pour nous, le défi de ce 21e siècle, c’est de créer les conditions pour que notre cher pays puisse avoir des ressources humaines de qualité. Et seules les nations qui réussiront dans ce défi pourront tenir. C’est pourquoi dans la recherche de comment nous allons faire pour créer les bonnes conditions de travail pour les enseignants ; 60 milliards y ont été affectés. La Sbee a été naturellement une unité de production. Qu’est-ce que nous pouvons faire s’il n’y a pas d’électricité ? Soit dans le cadre de l’amélioration de nos conditions de vie, ou l’assainissement de nos villes, en tant que facteurs de production ? Sans l’électricité, est-ce qu’on peut produire ? On a été condamné à affecter 70 milliards sur les 200 milliards pour soutenir la Sbee. Parce qu’on est arrivé à un moment où elle ne peut plus se « refueler » pour produire et ne peut pas non plus faire face à ses dettes vis-à-vis de la communauté électrique du Bénin, c’est-à-dire cet organisme étatique que nous avons mis en place entre le Bénin et le Togo. Le reste a été utilisé pour la construction d’infrastructures etc. A un moment donné quand on fait le point, nous avons sorti les sujets qui fâchent pour pouvoir accroître nos ressources. Nous n’avons pas dit que nous avons découvert du pétrole, et que nous avons commencé par exporter du pétrole. Bien au contraire, c’est toujours dans les mêmes conditions de travail. Seulement, qu’on a mis l’accent sur les ressources qui échappaient au Trésor et rendons grâce çà Dieu, une bonne équipe nous a permis de maximiser ces ressources-là. Aujourd’hui, malheureusement, je dis bien malheureusement si cette crise n’était pas venue, on avait pris un bon départ.


Alors, 60 milliards pour les travailleurs et 70 milliards pour la Sbee, avez-vous eu l’impression que cela a eu un impact positif même sans la crise ?


S’il n’y avait pas ça, comment serait la situation ? Dramatique. Je vous ai dit si on ne faisait rien par exemple en direction de la Sbee, le pays serait complètement dans le noir. Je me suis levé un matin quand on est venu me dire, soit on forme la Sbee, soit on procède aux réajustements. Il en est de même pour la Soneb. Mais qu’est-ce que je pouvais faire ? Depuis, maintenant deux ans, le Ghana et le Nigéria qui nous donnaient l’énergie ont réduit leur offre. Il est vrai qu’on note aujourd’hui une inversion après qu’on s’est retrouvés à Kara au Togo dans le cadre de l’alliance pour la coprospérité. Or, l’essentiel de l’énergie que nous consommons au Bénin vient de l’extérieur. Alors qu’est-ce que nous pouvions faire ? Il fallait louer naturellement des centrales thermiques et acheter du fuel. Et ça coûte cher à un moment où il y avait cette envolée des prix des produits pétroliers. Voilà ce qui a expliqué la forte sollicitude vis-à-vis de la Sbee. Je dois dire qu’à un moment donné de manière générale, la Sbee, lorsque je suis arrivé, il fallait un liquidateur et ce n’est pas évident franchement. C’est le moment pour que nous mettions en place courageusement les réformes qu’il faille pour sauver notre système de production de transport et de distribution d’énergie parce que sans énergie, on ne peut pas aller au développement et à la prospérité que nous appelons de tous nos vœux. On a fait en sorte que la production de l’énergie thermique de la part de la Sbee représente près de 30% de notre consommation. L’énergie qui vient du Ghana est moins chère. Celle qui vient du Nigéria est encore beaucoup moins chère. Mais malheureusement des fois, on la reçoit et ça s’entrecoupe compte tenu des problèmes qu’ils ont de leur côté eux aussi. La source la plus chère est l’énergie thermique que nous produisons qui représentait près de 30% de notre consommation interieure. Si rien n’était fait, il fallait fermer la Sbee. Et c’était à un moment où la Ceb a écrit pour nous notifier qu’elle est tenue d’augmenter le tarif de 5 francs aux sociétés comme la Cet au Togo et la Sbee au Bénin. Comment pouvions-nous faire ? Cela nous a poussé à augmenter le tarif de 15 francs…..Et là, dedans nous avions prévu que nous ouvrions un compte séquestre pour faire en sorte que les 70 milliards que le contribuable béninois a transférés à la Sbee puissent être remboursés. Parce que pour le moment, on le met ça sous forme d’avance. Ce serait trop beau.


Et si ce n’est pas remboursé ?


Eh bien, nous allons y veiller. Nous avons soutenu l’ajustement parce que le contexte international aujourd’hui est sévère. Seuls les plus forts et les plus riches survivent. Puisque nous vivions déjà, nous qui sommes des pays pauvres et sommes obligés de nous défendre. Nous sommes obligés d’aller tout au moins dans la vérité des prix. J’ai entendu les syndicalistes dire qu’il faut arrêter les privatisations. Ce que j’ai dit, il n’est pas question de détruire l’emploi. L’équilibre social sera préservé. Il n’y a rien à faire. Mais comment allons-nous faire ? C’est de créer maintenant un nouvel environnement qui puisse promouvoir plus de production de l’énergie, du transport et une meilleure distribution à des prix hautement compétitifs. Aujourd’hui, c’est l’Etat qui est là. Et il y a des erreurs de gestion. Ce que nous avons vu à la Sbee, je ne peux pas le dire parce que si je le dis, on dira que c’est le président de la République qu’il faut inviter au Parlement pour qu’il s’explique. Je préfère pour le moment travailler rapidement.


Vous avez peur de vous expliquer devant les députés ?


Non, avec plaisir. C’est la vitalité de notre démocratie. J’en suis fier. Je n’ose pas le dire mais quand on m’injurie, je suis tellement heureux. Je ris tout le temps.


On a compris que la hausse de tarif à la Sbee et à la Soneb s’imposait à nous. Donc il fallait faire face à cela. On en est là mais il faut comprendre qu’au regard des difficultés économiques et financières qui s’imposaient à tout le monde, les populations ont du mal à les diriger. Alors vous nous avez énuméré les propositions que la Commission nationale de la gestion de la crise a faites. Et même en dehors de ces propositions, votre gouvernement a pris des initiatives. Aujourd’hui, où est ce qu’on en est avec la mise en œuvre de ces initiatives et quelles sont les perspectives pour permettre au Bénin de mieux gérer l’après crise ?


Il y a des mesures à effet immédiat c’est-à-dire des mesures qu’il faut mettre en œuvre immédiatement surtout au niveau de nos régies. Je suis allé à Hilacondji pour rassurer mes chers compatriotes qui donnent leur vie à la Nation. Je suis allé à la direction générale de la douane où on a échangé. Ils m’ont parlé. Je leur ai dit que tout ce qu’ils m’ont dit n’est pas tombé dans des oreilles de sourd. Nous sommes condamnés à appliquer cela. Mais ils m’ont dit qu’ils ont besoin de 4 milliards de Fcfa sauf erreur de ma part. « Nous avons besoin de 4 milliards pour améliorer notre outil de travail ». Là, ils ont raison. Par exemple, à Hilacondji, ils ont du mal à identifier les articles qui sont enfermés dans les camions. Et comme les camions qui arrivent sont nombreux, il n’y a pas une aire de parking pour leur permettre de décharger. Ils ont dit qu’il y a un projet. J’ai demandé à ce qu’on construise ce magasin et qu’on prévoie l’aire retenue. J’ai dit que je vais venir le maire qui m’a fait part de ces projets et nous allons soutenir cela pour créer des parkings pour permettre aux gros-porteurs de se prêter éventuellement aux obligations des citoyennes. Les impôts, le trésor, ont déclaré avoir besoin de 4 milliards de Fcfa. Hier, on a décidé de leur affecter ça. On va leur allouer tous les moyens. Toutes ces régies vont se moderniser. Et ça va accroître leurs capacités de mobilisation de ressources. On parle de véhicules, d’outils informatiques etc. Les demandes sont fondées. Vous avez des mesures immédiates qui sont liées aux effets de la crise et vous avez des mesures qui relèvent naturellement du moyen ou du long terme pour améliorer d’une manière générale tout le dispositif qui est prévu pour mobiliser des ressources abondantes au profit du développement de notre cher pays. Nous allons organiser un séminaire en présence de toutes les parties. Nous allons d’ailleurs impliquer nos concitoyens syndicalistes pour que tout le monde se sente concerné. On va en parler à nos députés, aux partis politiques, à tout le monde. C’est ce que nous allons faire. C’est un élan de dimension nationale pour que le besoin puisse supporter les initiatives. Mais je dois dire que cette crise n’est pas venue pour nous épargner tant qu’on n’aura pas vu nos paradigmes fondamentaux. Il faut que nous trouvions une autre ligne à l’administration. Si aujourd’hui, l’administration doit continuer telle qu’elle est, excusez-moi le terme, nous sommes morts. Nous devons donc revoir à travers les réformes administratives comment faire pour que cette administration puisse répondre aux préoccupations du développement. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. La meilleure gouvernance est l’une des réponses appropriées à la crise. Nos ressources sont limitées. Et il faut bien les préserver, les utiliser à bon escient naturellement pour que nous puissions bien couvrir nos besoins.


Mais au nombre des solutions proposées pour juguler la crise pour des pays pauvres comme le nôtre, il y a la production agricole. Au début, vous avez déjà projeté la révolution verte. Il y a eu le Puasa… Où en est-on aujourd’hui avec ce projet là ?


Merci d’avoir énuméré ce qui a été fait jusque-là. Pour le moment, nous avons constaté que les productions végétales, animales et halieutiques se sont améliorées sur toute l’étendue du territoire national. Nous avons voulu aller loin remettre les intrants à la disposition des producteurs, surtout travaillé pour le renforcement de leurs capacités. Nous avons renoué avec le passé. Au moins, le Carder. Nous avons recruté des en cadreurs. Nous nous sommes demandé si ce ne serait pas du leurre de vouloir améliorer fortement la production agricole sans passer par la mécanisation. Or, nous n’avons pas le choix, la question agricole est très importante. Surtout rendons grâce à Dieu, il nous a donnés des terres fertiles (à peu près 7 millions d’hectares). Il y a des pays qui cherchent ça et qui ne trouvent pas. Mais de cette superficie, on en cultive peut-être à peine 1%. On pouvait aller jusqu’à 10 millions d’hectares. On a des terres arrosées. Et il y a de l’eau partout en période pluvieuse. Nous allons inventorier toutes les terres et régler la question de la réforme foncière qui est fondamentale. Notre code foncier rural dit ce qui appartient à l’Etat est ce qui n’a jamais été exploité par qui que ce soit. Imaginez on va où ? Il faut revoir tout ça. La situation est telle que vous ne pouvez pas aller quelque part sans que quelqu’un vous dise : cette terre m’appartient. Tant qu’on n’aura pas réglé cette question là, on n’ira nulle part. A un moment donné l’Etat avait occupé certaines parcelles que nous sommes en train d’occuper aujourd’hui. Nous avons dit allons à la recherche de la vallée de l’Ouémé qui est la seconde la plus riche au monde, après le Nil. On a rien fait à ce niveau. Mais on ne bouge pas. Nous passons à la phase de la mécanisation, comme vous en avez fait allusion. Mais nos ressources sont limitées. Peut-être au moins 10 milliards d’acquisition de matériels agricoles. Comme la partie méridionale de notre pays contient des arbres, des herbes. Il serait illusoire de les enlever à la main. D’où l’idée des essoucheuses. Tout ça a été acquis. Mais toujours est-il qu’il nous faut passer à la mécanisation, régler la question de l’eau et la question des intrants moins chers qu’il faut mettre à la disposition des producteurs. Pour certaines catégories, on en a mis de façon gratuite d’ailleurs. Vous voyez, donc ce n’est pas facile ou alors subventionner de moitié gratuite le prix de ces engrais là. Et il faut régler la question des débouchés. Lorsque la production est disponible, il faut trouver des mécanismes appropriés pour l’acheter, n’est-ce pas et soulager le producteur. Et depuis quelques mois, la production agricole s’améliore fortement. Mais, là où vous pouvez me dire, mais dans les marchés ce n’est pas ce que vous voyez. Parce que de temps en temps je tente d’aller au marché et je ne vois pas grand chose dans nos marchés. Ça veut dire que nos produits sont exportés frauduleusement. Donc on n’a pas la politique des frontières ou des moyens pour pouvoir contrôler et limiter les sorties de nos productions. C’est vrai nous sommes dans un environnement sous régional et qu’il soit nécessaire pour le Bénin de respecter le code de conduite qui dit qu’il faut laisser circuler les biens et les services dans l’espace par exemple l’Uemoa, dans l’espace Cedeao dans le cadre de la politique agricole etc, etc. Mais dans un premier temps si on était bien organisé, ce que nous avons produit, aurait pu suffire pour réduire les prix dans nos marchés de ces productions agricoles.


On produit mais bon ça s’exporte frauduleusement comme vous venez de le dire. Ça veut dire qu’il n’y a pas de mesure pour qu’il y ait de l’autosuffisance alimentaire au Bénin parce que si on produit et que ça va vers l’extérieur, on fera du surplace.


Je vous ai parlé de la politique des frontières qui nécessite des moyens énormes parce que nous nous avons, au niveau des marchés, de nos villes limitrophes, nos villages, il n’y a pas de marchés, il n’y a rien. Des gens viennent d’ailleurs pour ramasser dans un système véritablement archaïque et qui repartent avec les productions. Je dois vous dire que d’ailleurs la question de l’accès de l’agriculture aux crédits bancaires là aussi n’est pas réglée. C’est aussi un élément important. C’est pourquoi nous avons décidé de créer une banque agricole. Aujourd’hui et vous avez du suivre, il y a déjà une table ronde qui a été organisée et il y a au moins 55% à peu près (je n’ai pas le chiffre exact en tête) du capital de cette banque qui est déjà réuni au niveau des intentions. Les gens sont décidés. Nous voulons gérer cette banque là en partenariat avec le secteur privé. D’une manière générale, ce que nous avons fait jusqu’ici c’est pour renforcer la responsabilité de l’Etat. Dans le même temps réunir les conditions pour que le secteur privé puisse venir s’ajouter et apporter son savoir faire, la technologie pour améliorer la productivité etc, engager des réformes fondamentales. Le ministère de l’agriculture, il faut le réformer. Nous avons des milliards et des milliards, les résultats ne sont pas aussi satisfaisants. Il faut revoir cela. Les Cerpa… Tout ça là à réformer. La Sonapra qui a été créée pour s’occuper de la diversification agricole mais qui hier a essayé de se spécialiser au niveau de la filière cotonnière. Là aussi nous avons essayé de dire bon, ce n’est pas comme ça. Il faut déconnecter la Sonapra. Le coton, on l’a isolé, on a créé la Société de développement du coton(Sodéco). Mais depuis qu’on a engagé cette réforme, dites moi qu’est-ce qu’on a fait ? Pour la première fois on parle de bénéfice de plus d’1 milliard. Dans un environnement d’adversité. Qu’est-ce qu’on a dit ? Nous allons ouvrir le capital. On va créer une société qui sera propriétaire de ces 10 usines. Et cette société là, son capital sera partagé par l’Etat et le secteur privé. Et ce qui a été fait c’est que l’Etat détienne 30, 33% du capital. Le reste sera réservé au grand public, des Béninois de préférence pour que le jour où les actionnaires se retrouveraient sur le marché pour discuter de la manière dont la Sodéco est gérée que ce soit une manière aussi d’aller à la démocratisation de la gestion des affaires de notre pays. Donc un grand nombre d’actionnaires du grand public. Il y a ce noyau qui est professionnel, vous les connaissez bien, ce noyau qui n’a fait que ça, qui a passé toute sa vie à faire du coton, de l’égrenage qui est présent et qui détient 33% également. Le reste, on a mis les collectivités locales. Pour le moment, c’est l’Etat qui fait le portage. Donc on a 33% pour ce noyau et 70% pour l’Etat mais sur ces 70% l’Etat ne détiendra que 33%. Le reste, c’est sous forme de portage pour le compte des collectivités locales et du grand public. Mais tout ceci, je dois vous dire, fait partie des réformes que nous avons faites pour le coton.


Merci monsieur le président. Comme on peut le découvrir, le projet est porteur de beaucoup d’espoir et de création d’emplois. Certains jeunes se sont déjà intéressés à la question et se sont installés. C’est vrai ils n’ont pas attendu l’installation de cette banque. Ils ont eu recours aux micros crédits. Ils se sont installés mais ils ont des difficultés. Au-delà de cet exemple quels sont les outils qui s’offrent à ces jeunes ou à ces personnes qui veulent s’investir parce que la question du chômage est un casse-tête pour tous les gouvernements. Je crois que le vôtre n’en fait pas exception. Puisque nous parlons d’emplois, c’est vrai il faut pourvoir à l’autosuffisance alimentaire, mais en même temps juguler la crise.


Si je dis que la question agricole n’est pas discutable, c’est parce que je pensais à cette jeunesse. Aujourd’hui, de quoi nous disposons pour offrir des emplois à cette jeunesse là, leur offrir du revenu, en dehors de la terre ? C’est ça la question. C’est pourquoi j’ai dit on mettra tout en œuvre. Vous voyez, il ya des questions qui ne sont pas négociables. Il y a un problème d’avantage comparatif. Donc c’est pourquoi nous avons dit, dans ce programme là nous allons réserver un guichet spécial pour les jeunes. Le programme d’insertion des jeunes dans la production agricole. Dans le cadre de la valorisation de nos vallées. Aujourd’hui, nous sommes arrivés à près de 12 000 jeunes qui sont aidés. L’essentiel c’est vrai, il faut le reconnaitre se trouve, surtout du côté de l’Alibori-Borgou à cause de la vallée du fleuve Niger où tout est pratiquement prêt. Au Sud, il nous faut encore négocier, négocier. Il y a encore des jeunes, ça c’est vrai. Mais naturellement au plan national, nous sommes à près de 12 000 jeunes qui sont aujourd’hui aidés. C’est déjà quelque chose et nous voulons aller plus loin. C’est pourquoi dans le cadre de mes tournées au niveau des communes, c’est cette question que je leur rappelle. Je dis à nos maires, attention ne négligez pas ça. Nous sommes prêts. Parce que tout ce qui est fait pour ces jeunes du point de vue défrichage, réhabilitation des terres etc, c’est fait gratuitement. Vous voyez ? Les intrants tout ça est fait gratuitement en leur faveur. Donc il faut profiter de cela. Ça c’est l’assistance de la nation. Donc nous comptons sur la terre pour régler le problème de l’emploi des jeunes, de la distribution de leur revenu. Nous comptons sur le financement aussi des micros crédits, il y en a qui se débrouillent, je ne sais pas comment ils font. Et l’instrument qui a été mis en place, le Fonds national pour la promotion et l’emploi des jeunes. Là aussi, on a mobilisé 5 milliards pour aider les jeunes. Et c’est opérationnel déjà. Je me dis lorsqu’on parle de l’agriculture, d’ailleurs à mon Conseiller en charge de l’Agriculture, Eric Adja, je lui demande de temps en temps, aller parler aux jeunes, il faut être toujours avec eux. Pour le moment, je n’arrive pas à les regarder dans les yeux, j’ai honte. Pour l’agriculture, on s’est dit, une fois qu’on produit, il faut qu’on se donne l’instrument pour pouvoir conserver leurs productions, pour pouvoir les transformer. Tout ça c’est générateur d’emploi. Et les missions sont déjà au Brésil, en Inde parce que c’est des puissances qui sont reconnues pour leur maitrise des technologies adaptées. Et nous allons nous lancer dedans. Mais c’est à cause de ça que l’arrivée de cette crise financière est décevante. Dieu, en tout cas, nous croyons beaucoup en toi, aide nous à nous abandonner à toi. Parce que c’est toi qui donne. Comme c’est toi qui nous a aidé pour démarrer, il faut nous laisser continuer comme ça.


Et la question de la révolution verte ? Enfin les biocarburants, on entend toujours de plus en plus parler de çà. Ça risque de créer la famine au Bénin. Est-ce que vous avez fait votre choix ? C’est-à-dire tourner le Bénin vers la révolution verte ou opter pour l’autosuffisance alimentaire ?


Lorsqu’on était à la Fao, ma délégation par ma voix a dit que le choix que nous avons fait, c’est d’aller vers ces formes de productions agricoles et industrielles tout en faisant en sorte qu’elles soient complémentaires. Maintenant, selon la technologie, on peut produire le biocarburant sans entamer les conditions qui doivent nourrir notre autosuffisance alimentaire. Aujourd’hui il faut dire que les technologies sont là, et sont disponibles. Je crois que d’ailleurs la délégation française nous a soutenu et accepté la proposition du Président Sarkozy qui a dit que la République va beaucoup insister sur çà. Il y a eu appel d’offre au niveau de la société de sucrerie les Sss à Savè pour démarrer. Nous produisons déjà la canne à sucre. Nous voulons faire du biocarburant. J’ai dit pourquoi pas ? Si vous êtes prêt, moi aussi je suis prêt. Naturellement, ce que nous voulons faire, nous avons déjà une législation et dans cette législation, nous avons fait le choix d’aller vers cela sans entamer notre détermination à régler l’autosuffisance alimentaire de notre peuple. Voilà ce que nous avons fait. Il y en a qui viennent déjà et m’ont dit qu’ils veulent aller dans cette direction. Il y a beaucoup de puissances aujourd’hui. Les pays du Golfe qui vont venir. Et ils nous disent dites nous ce que vous n’avez pas. Nous leur avons dit, nous n’avons pas de matières agricoles. Nous voulons aller à la mécanisation. Donc nous voulons faire en sorte que le Bénin puisse produire s’auto suffire et exporter les excédents. On prêt à acheter cela. On doit faire en sorte qu’on n’ait plus de problèmes de marché.


Depuis quelques temps dans notre pays, le sujet d’actualité, c’est l’affaire Cen-Sad. On ne vous a pas depuis entendu, c’est vrai. Mais comme nous vous avons devant nous. Pouvez-vous nous dire Monsieur le Président, ce qui s’est réellement passé. Est-ce que vous pensez qu’il soit nécessaire d’en parler ?


Mais la voix du maître compte beaucoup parfois. Les Béninois veulent vous entendre. C’est leur droit puisque je leur ai dit que notre démocratie gagnera au fur et à mesure que mes compatriotes vont s’imposer un certain nombre de principes au nombre desquels figurent l’obligation de reddition des comptes, l’obligation du compte-rendu je crois et naturellement l’obligation de résultats. Je dois vous dire que naturellement je suis un peu peiné d’en parler ; que je sois aujourd’hui devant ce tribunal parce qu’il y a un tribunal. Il y a beaucoup de choses qui se sont passées. Bon, je prie Dieu tout puissant pour que la nation se retrouve le plus rapidement possible. Mais naturellement, c’est à nous de créer les conditions. C’est à moi, qu’incombe le devoir de rassurer les gens. Ma vision n’a pas changé s’agissant de la meilleure utilisation de nos ressources limitées à des fins du développement de notre nation. Ma vision n’a pas changé sur la question de la lutte contre la corruption, je vous le jure. Mais je crois, vous entendrez beaucoup de choses, c’est normal. Je suis un peu, plus ou moins la poubelle. La Cen-sad, est-ce qu’on a eu tort de demander ce sommet ? Vraiment ! Moi, je pensais que c’était nécessaire. Que tous les investissements que nous avons faits, à un moment où les ressources étaient limitées, il faut le reconnaître. Mais, à un moment donné, puisque nous sommes condamnés à régler ça, il faut le faire. Je vous ai parlé des ressources additionnelles que Dieu nous a données au prix de poursuivre, de pourchasser certaines ressources qui nous échappaient hier. Il faut les récupérer ; ce que nous avons fait. On va aller vite puisqu’on a ça. Quand on se demande si c’est à cause de la Cen-sad qu’on a fait même des voies, je ne sais pas quoi dire. C’était nécessaire. Même s’il n’y avait pas la Cen-sad, il fallait le faire. Peut-être, ce qu’on me dira, ça devait être programmé dans le temps. C’est vrai ! Mais de temps en temps, je constate que quand on veut aller vite aussi, eh bien, on a des problèmes. Est-ce que c’est l’aéroport qui a été construit depuis l’indépendance que nous méritons aujourd’hui ? On est en train de parler de quarante neuvième anniversaires, qu’on ait qu’une piste où il y a à peine neuf postes de parking. Même les gros porteurs ne pouvaient pas atterrir. Il faut qu’ils aillent jusqu’au Togo. Mais ce n’est pas possible. Il y a aussi des questions qui devaient être non négociables. Nous avons travaillé pour augmenter la capacité de notre aéroport. Ce que nous avons fait dans un premier temps d’abord pour aller à vingt deux (22) postes lorsqu’on nous a dit attention ça ne suffit pas. On a dit, poussez, on va aller à vingt cinq (25) postes. On a fait lancer un appel d’offres international. Je crois que c’est Colas qui a gagné ce marché là. La voie qui quitte l’aéroport qui passe devant le ministère de la Défense et va à Air Afrique,là aussi, je reconnais que ce n’était pas prévu dans le budget voté par nos honorables députés. Je le reconnais vraiment. C’est pourquoi d’ailleurs lorsqu’on a dit qu’on va saisir la Bidc, cette banque de la Cedeao pour nous aider parce qu’à un moment donné, cette piste là se dégradait. L’aéroport en fait, c’est notre label. Lorsqu’on dit qu’il faut créer au Bénin un environnement d’affaires de classe internationale, c’est de ça qu’il s’agit. On ne pouvait plus passer parce qu’on a déjà oublié que cette voie là allait disparaître si rien n’était fait. On a dit qu’on va aller vite également. Les députés vont nous taper dessus mais ce n’est pas grave. N’est-ce pas ! On s’est lancé dedans, il y a eu un appel d’offres international et il y avait deux on m’a dit, un certain Yaya, un opérateur économique plus Colas je crois. Sauf erreur de ma part. Et les deux avaient proposé une offre de l’ordre de treize, quatorze milliards. Ce dossier est passé au conseil des ministres aussi. Ils ont dit treize, quatorze milliards, allez négocier, on n’a pas de moyens etc. prenez celui qui aura consentir plus de réduction. Ils sont venus nous dire, je crois le ministre de TP, oui c’est Yaya qui a accepté pour dix, onze milliards. On avait décidé de faire ça. Et quand on a commencé, j’ai fait venir le Président de la BIDC, Christian Adovelandé. Je lui ai dit, sauvez nous, on va finir ça une fois pour toutes. Mais la voie qui quitte l’aéroport et qui passe par Sheraton et autres, là on a fait ça sous forme de maîtrise d’ouvrage déléguée parce qu’on voulait faire tout ça là à la fois et qu’on en finisse. On sait qu’au moins Cotonou, notre capitale économique, il faut l’embellir une fois pour toutes, et la doter d’infrastructures quand même qui puissent être à la hauteur de notre démocratie. Naturellement, ce qui a été fait parce que la Banque mondiale nous a recommandé en disant « si vous avez des problèmes de bureaucratie, de lourdeur administrative, vous pouvez vous attacher les services d’une institution privée. Et c’est après cela, qu’ils ont fait l’appel d’offres. Ils ont pris Agetur. Donc, c’est l’Agetur qui s’est substituée à l’Etat pour faire cette voie qui passe devant Sheraton et c’est l’Agetur qui a fait l’appel d’offres de lui-même. Les comptes de l’Agetur sont certifiés, sont reconnus sur le plan international, les comptes sont audités etc. c’est-à-dire qu’on fait l’hypothèse que l’appel d’offres de Agetur est transparent. Voilà ce que nous avons fait. Mais, naturellement, tous ces dossiers sont passés au Conseil des ministres mais ce qui n’est pas passé d’une manière formelle en tant que marché public, suivez bien, c’est la rénovation du Cic et du Palais des congrès. Je dois vous dire qu’à la faveur du sommet, on a dit qu’il faut embellir notre ville, nos institutions-là où on va faire des réunions et tout ça. Je le reconnais. Jusque-là encore, on repeint, on fait ceci, on fait cela ; voyez. Et puis, j’ai entendu aussi qu’il fallait revoir la salle etc. etc. le conseil des ministres, il y a des moments où je n’y vais si je n’ai pas de point particulier, s’il n’y a pas de dossiers qui nécessitent ma présence parce que pour moi, je leur fais confiance. Et je demande Monsieur le ministre d’Etat qui coordonne l’activité gouvernementale, allez présider. Jusque là encore, c’est vrai, il n’y a pas une pratique en tant que telle, puisqu’on avait vu ces dossiers sur les trois voies, les trois infrastructures, lorsqu’on a appris, rappelez vous, tout le peuple béninois a constaté que la devanture du Cic est tombée en pleine réfection. Je crois que c’est ça qui a attiré l’attention des gens, que tout le monde a, à un moment regretté, puisqu’il y a eu mort d’homme. Il y a un compatriote qui est mort. Et puis, naturellement, ce n’est plus un sujet banal quand on était à quelques jours du sommet de la Cen-sad, les gens s’étaient affairés à travailler partout, partout et il n’y avait pas de temps. Je m’étais dit, après le sommet, on va régler ça. Il y a eu le sommet. Lorsqu’il y a eu le sommet, après le sommet, les gens continuaient par dire oui, voilà il y a ceci, surfacturation… il y a ceci. Très bien ! J’ai été heureux d’apprendre un jour que les députés disent qu’ils vont envoyer une commission d’enquête parlementaire. Je dis ah ! Dieu, je te remercie infiniment. On était là, premier mois rien. Deuxième mois, rien. Troisième mois rien. Qu’est ce que ça veut dire ça ? Je dis mais, j’ai poussé même certains députés « allez me voir ça » parce que les résultats des députés me permettraient naturellement de faire le ménage dans mes rangs. Jusque là, je vous le jure, Dieu est témoin, j’ai toujours crû que c’était le ministère de l’urbanisme qui avait fait le travail. Ce que je voudrais ajouter, c’est que le comité d’organisation aurait, je dis bien aurait, là il faut être honnête, aurait fait une communication pour dire qu’ils vont renouveler, ils ont même donné le coût 2 milliards 600 millions je crois en hors taxe (Ht) soit l’équivalent de 3 milliards 100 millions en toutes taxes comprises (Ttc) sous forme de communication en conseil. Je le dis parce que, lorsque l’affaire est arrivée, tout le monde avait oublié qu’une telle communication est passée. Tout le monde ! J’étais chez moi lorsqu’un jour, on m’a attiré la main, j’ai appelé le secrétaire général je dis mais, « vous dites qu’il n’y avait pas le dossier, vérifiez. Je viens d’apprendre qu’il y a eu une communication ». Il se lève, ils ont fouillé. Lui aussi, en tant que secrétaire général par intérim, il a fouillé, fouillé certainement il n’était pas là, il n’était pas le titulaire. Le titulaire est devenu aujourd’hui ministre de la justice, garde des sceaux. Donc il a fouillé et il a dit « Monsieur le Président, j’ai trouvé un dossier. C’est le comité d’organisation qui a introduit le document la dedans, ils ont dit que la réhabilitation devait revenir à 2 milliards 600 millions hors taxes soit 3 milliards 100 millions toutes taxes comprises ». Eh bien, puisque moi j’avais dit au ministre Lawani, vous êtes dur. Puisqu’à un moment donné, moi j’avais entendu dire qu’il n’y a pas une communication. Mais en réalité, ce n’est pas lui qui a introduit. C’est le comité. Mais à la seule différence qu’il n’y avait pas un dossier de marché public. Voyez la nuance. Il y a une seule communication pour dire on va réhabiliter, mais il n’y avait pas un dossier pour aider à minimiser les coûts etc. ou à tenir compte de la qualité de l’adjudicataire. Il n’y avait pas ça. Mais ils avaient dit, nous allons le faire, ça coûtera 2 milliards 600 millions hors taxes. Il semble, je dis bien que je n’étais pas à ce conseil en ce moment, il y a eu le sommet. Lorsqu’il y a eu le sommet, quelques mois après, nos députés avec raison, ont commencé par dire attention ça ne va pas, on va faire une commission d’enquête parlementaire mais qu’ils n’ont pas mise en place pendant trois mois. Je dis mais cette affaire là, eh bien, j’ai besoin de connaître ce qui s’est passé. J’ai besoin d’informer le peuple dans le cadre de l’obligation de reddition des comptes. Et c’est comme ça que j’ai appelé l’Ige. Personne ne m’a contraint. Personne, personne ! Parce que personne ne savait comment je fonctionne. C’est de l’intoxication tout ça là. J’ai dis l’Ige, allez me faire ça. Et c’est comme ça que l’Ige est allée. Dix jours après, ce détail est important parce que je suis obligé de dire ce qui se passe. J’ai déjà appelé, je dis mais où est-ce que vous en êtes depuis que vous avez commencé le travail. Je dis allez-y vite, c’est indispensable pour moi. Et c’est comme ça qu’ils ont travaillé. Nous sommes arrivés au mois de novembre. Au mois de novembre, naturellement, il faut donner une base légale à tout ce que nous avons fait dans le cadre de la Cen-sad qui n’était pas prévu dans le budget initial de 2008. Donc naturellement, d’où l’idée du collectif budgétaire. Naturellement, les députés, ils sont dans leur rôle. « Ah, nous, on n’a pas été associé etc. » ça a été rejeté. Mais, je rends grâce à Dieu puisque le constitutionnaliste a exprimé que pour faire tourner les institutions de la République, pour faire tourner la Nation, il fallait un point de sortie. Et c’est comme ça que j’ai décidé le collectif avec l’ordonnance. Mais, je l’ai fait parce que c’était nécessaire. C’est pour prouver que je suis attaché à notre constitution. Si je ne l’avais pas fait, ça veut dire quoi et que je continuais de poser des actions dans le cadre de l’action gouvernementale, ça veut dire que j’ignore les députés, ça veut dire que je viole notre constitution. C’est ce que ça signifie. Et naturellement, ils seraient dans leur droit en disant nous allons traduire le Président de la République devant la Haute Cour de Justice pour raison de parjure. Je dis ah, ce n’est pas moi ça. A Porto-Novo, j’ai prêté serment sur cette constitution. Je vais prendre l’ordonnance. Pour eux, c’est anti-démocratique. Je dis mais, je suis obligé de prendre par la porte qui va me sauver moi ! Donc, c’est comme ça que j’ai pris l’ordonnance. Mais, naturellement, ce qui est écrit dans le collectif, vous pensez combien de comptes, combien de ceci et tout ça là, je sois capable de lire au moment où tout ce travail là se faisait ? Seul le ministre des finances peut savoir ce qu’il a écrit dans les chapitres etc. Donc, toujours est-il qu’on est passé. Mais pendant qu’on faisait ce débat, puisque les députés posaient ce problème de mal gouvernance, naturellement, l’Ige ne m’avait pas remis ses résultats. L’Ige continuait de travailler. Mais, sur quelle base, je pouvais sanctionner les gens ? Sur la base de « ils ont dit, ils ont dit » ou sur la base des intoxications auxquelles on est habitué maintenant ? J’ai gardé mon sang-froid. J’ai dit, il vaut mieux que j’aie un support. Et effectivement, l’Ige a fini par me donner le support. Il faut dire que j’avais demandé, mais pourquoi vous avez mis tant de temps. Ils m’ont dit ces gars là ils ont mis du temps, deux mois, ils ne voulaient même pas se prêter à leurs investigations d’après ce qu’il m’a dit. Je dis, je vous félicite. Il m’avait remis ça. Naturellement, je n’ai pas tardé. Lorsque, je crois que c’était en deux temps. Je dis mais il vaut mieux fusionner. Je veux aller au conseil des ministres. Et c’est comme ça que le conseil des ministres a été convoqué de moi-même en toute indépendance. Aucun partenaire au développement ne savait que j’avais cette affaire. Et c’est comme ça que j’ai réuni le conseil des ministres. On a pris la décision d’aller, le conseil a été houleux, c’est normal, de neuf heures à seize heures, ce n’était pas gai. C’était comme si je tirais sur mes troupes. Moi-même, je savais que c’était bien une période difficile qui s’ouvre pour moi. C’est normal. Mais je me devais de le faire, dans l’obligation de rendre compte à ce peuple. Je l’ai fait. Mais le rapport qui a incriminé le ministre des finances, le pauvre, vous savez les relations qui le lient à moi ? D’abord quand je vois les gens s’agiter ; est-ce qu’avant de le nommer, j’ai consulté qui que ce soit ? C’est moi qui l’ai fait venir. Je continue de l’aimer mais s’il y a quelque chose, j’ai des enfants et tout ça qui font, non tu as mal fait, je ne suis pas d’accord. Ça s’est passé comme ça. Et lorsque les résultats ont été diffusés, bon je vous ai dit qu’on n’a pas changé une virgule pour respecter l’indépendance de l’Ige. Mais je vais avouer que le jour où l’Ige m’a remis le document, j’ai ouvert et c’est le jour là que j’ai su que c’est le ministère de l’économie et des finances qui a fait les travaux. C’est Monsieur Lawani puisqu’ils ont écrit que c’est lui qui a géré l’affaire. Mais malgré ça, j’ai appelé le ministre Noudégbèssi. Je l’ai appelé. Je dis « répondez à l’Ige ». Et effectivement, j’ai vu que c’est le ministre Lawani qui m’a remis sa réponse. Vingt quatre heures après, comme je n’ai pas vu Noudégbèssi réagir, je l’ai convoqué et j’ai dit mais vous là, comment ça, et la réponse ? Et c’est là qu’il me dit mais Monsieur le Président, je ne me suis pas occupé du dossier. Donc, ça vient confirmer ce que l’Ige a écrit. Je vous dis que c’est le jour là que j’ai su que c’est le ministère de l’économie et des finances qui s’est occupé de la rénovation. Mais naturellement, ça a suscité une polémique. Et avant d’aller au conseil, j’ai appelé l’Ige, je dis mais, le ministre Lawani vous a répondu ? Vous tenez sur ce que vous avez écrit ? Voici ce qu’il a écrit quand même. Il me dit « Monsieur le Président, Ce qu’il a dit n’est pas vrai ». On est parti au conseil. Si c’est ça, je ne veux pas, puisque l’Ige, en la créant, je tiens à respecter ce qu’elle a écrit, ce qu’elle fait. Et c’est comme ça qu’on a balancé l’affaire sans toucher aux virgules. En principe, si je voulais tricher avec le peuple, mes chers compatriotes, c’était de prendre et de cacher. Loin de cacher, je ne sais pas si c’est ce qui se faisait avant, je dis de prendre et de cacher et puis terminé. Les gens vont bouder, bouder et puis c’est terminer non ! Je dis non. Je ne veux pas trahir ce peuple là. C’est vrai, c’est un problème. Si le Cic s’est effondré, voilà, voilà…appréciez ! On a prononcé, sur la base des propositions de l’Ige, c’est l’Ige qui a identifié les gens pour dire il faut sanctionner tel et tel. Moi, je ne connais personne. On a adopté la recommandation. C’est après qu’on dit que c’est le ministre de tel. Je dis bon, si c’est ça, Monsieur le Ministre d’Etat Koupaki, regroupez moi tous les protagonistes. Surtout que le ministre Lawani, dans la réponse qu’il a donnée, a rejeté ce que l’Ige a écrit. Et c’est comme ça que le ministre d’Etat Koupaki les a regroupés et les a écoutés. Et nous a fait un rapport en disant, en réalité, les conclusions de l’Ige ne peuvent pas être rejetées. Mais le problème dans cette affaire, c’est qu’ils ne sont pas arrivés à nous situer les responsabilités. Je ne veux pas rentrer dans les détails. Je dis que si c’est ça, les gens ont dû constater d’ailleurs entre le rapport de l’Ige lorsque le rapport a été publié, que c’était le ministre Lawani qui a été incriminé. Mais lui était déjà parti pour les histoires d’arrêtés qui devaient nous coûter vingt et un milliards sans que moi je ne sois informé, sans que le ministre des finances ne soit informé. Je dis mais ça là quand même, ça viole les dispositions de la Charte de fonctionnement du gouvernement. Donc, lorsqu’il est parti, vous avez dû remarquer que au moment où on a publié ce rapport, on n’a rien dit jusque là de Noudégbèssi. C’est lors de la réunion qu’on a appris évidemment qu’il y avait un problème de correspondance entre les structures du ministère de l’urbanisme et les structures du ministère des finances sur cette affaire. Dès cet instant, pour voir clair, il vaut mieux que le ministre Noudegbèssi soit mis de côté. Je dis si c’est ça monsieur le ministre, je vais vous mettre de côté à des fins d’enquêtes ou de justice. On est en démocratie, c’est vous qui devez vous dire d’ailleurs même, moi je démissionne, je me mets à la disposition de la justice. Donc, c’est comme ça que dans un second temps, il a été mis à l’écart. Mais puisqu’on nous a dit que les responsabilités n’étaient pas identifiées, on va faire une commission qui va écouter tout le monde maintenant, franchement dans les détails et nous situer les responsabilités. Nous en sommes là. Je ne peux pas vous dire aujourd’hui qui a tort, qui a raison. Le ministre Lawani, je ne l’accuse pas du tout. Je marche sur ce que l’Ige a écrit et j’ai fait ça parce que, il le sait bien, je tiens à l’obligation de compte rendu à ce peuple là devant qui j’ai prêté serment. Donc, ça s’est passé comme ça. Mais, naturellement, ce que je voulais vous dire dans cette affaire, j’endosse la responsabilité puisque je suis le président, c’est moi qui ai nommé Lawani et Noudégbessi…c’est moi ien à reprocher à ma conscience. J’ai voulu servir la Nation. Je voulais être honnête. Je cherche des compétences. Ce que j’ai cru faire. Le ministre Koupaki qui était là qui n’a pas du tout, du tout démérité ; qui a fait du bon travail d’ailleurs pour aller à l’autre département du développement. Je dis qu’à un moment donné, on a presque fini l’assainissement des finances publiques. On était des rares pays à avoir résorbé les arriérés intérieurs c’est-à-dire la dette du secteur productif vis-à-vis de l’Etat. On avait tout payé à un moment donné. Tout, tout, tout. On était prêt. On fait partie des rares pays des arriérés salariaux. On s’est lancé dans le processus de la résorption des arriérés salariaux vis-à-vis des fonctionnaires. L’assainissement était proche. Franchement, je rends grâce à Dieu. Lorsque j’ai dit bon, puisqu’on est arrivé à ce stade là, monsieur le ministre d’Etat Koupaki, vous, vous irez au développement pour repréciser la vision, où est-ce que nous conduisons notre cher peuple, notre cher pays. Nous devons identifier la voie, où est-ce que nous allons, quelles sont les stratégies etc. mais si vous êtes au ministère des finances, vous allez faire du quotidien. C’est ce que je lui ai dit et j’ai fait venir Lawani. C’est comme ça. Naturellement, je dois reconnaître dans cette affaire là, lorsque les faits se sont passés, j’ai convoqué le ministre Lawani, je dis bien que j’aime bien, qu’est ce qui s’est passé ? Quelque part, est-ce que je peux conclure ou déduire. Donc je l’ai convoqué. Je lui ai dit mais, ce dossier là, Cic et tout ça là, vous êtes courageux ! Pourquoi vous n’avez pas transféré les marchés publics au conseil des ministres ? De deux, d’une manière générale d’ailleurs, j’ai constaté que les fonds publics, vous les gérez seul. C’est dangereux. Lorsqu’il y a des marchés publics, lorsque vous prenez le système des ministères, le ministre des Finances, c’est lui qui a la responsabilité financière de la nation. Et prenons le cas des marchés publics. Un ministre qui décide de faire du gré à gré. Tel qu’on est là aujourd’hui, je ne suis pas informé. Mais le code des marchés publics dit que ce ministre là s’adresse au ministre des Finances qui seul, donne la dérogation. Mais le code des marchés publics ne dit pas qu’avant de donner la dérogation, il doit voir le Président de la République ou qu’il doit aller au conseil des ministres. Le code des marchés publics ne dit pas ça. Mais, si c’est quelqu’un qui a peur, qui est humble, il se dit ce dossier là, je ne peux pas gérer ça seul. Je préfère aller me couvrir, n’est-ce pas ? Il n’a pas crû faire ça parce que soit disant d’après la réponse qu’il m’a donné, « j’ai crû avoir agi dans le cadre de ma délégation de pouvoir ». C’est ce qu’il m’a dit. C’est la réponse qu’il m’a donnée. D’abord, la première fois, je l’ai eu ; je l’ai convoqué dans mon bureau. Je dis mais, c’est grave ce qui se passe. Pourquoi vous l’avez fait seul ? Lorsque j’ai reçu le rapport de l’Ige. Puisque vous ne voulez pas me parler et votre collègue Koupaki. Il m’a dit, « je croyais à l’autonomie des ministères ». Deux jours après, j’ai convoqué le ministre d’Etat Koupaki, le ministre d’Etat Kogui et lui-même le ministre des Finances. Je dis mais, monsieur le ministre Lawani, d’une manière générale, vous avez engagé la nation avec les fonds publics seul, mais qu’est-ce que vous faites ? Les institutions de la République, les administrations et tout ça, si vous faites seul, mes compatriotes vont vous induire en erreur si vous ne savez pas faire. Partagez ! Il y avait Kogui et Koupaki. Et c’est là qu’il m’a répondu une deuxième fois, « j’ai crû avoir agi dans le cadre de la délégation de mes pouvoirs ». Voilà ce qu’il m’a répondu. Et je dis, moi, si j’étais à votre place, je ne l’aurais pas fait. Je ne l’aurais pas fait. Puisque vous ne m’en avez pas parlé et vous n’êtes pas venu chercher la couverture au conseil des ministres. Donc, voilà ce qui s’est passé. Ce qui s’est passé, je dois vous dire, je suis mal placé pour savoir aujourd’hui ce qui s’est réellement passé d

ans les détails. Je ne l’accuse pas. Il s’est passé un incident, le Cic s’est affaissé, le peuple s’en est indigné. Moi, en tant que premier responsable, puisque je n’avais pas l’information, je dis Ige, allez me faire ça. J’ai pris le rapport, j’ai réuni mes ministres, j’ai dit voici ce qui s’est passé. Allez, nous allons le publier. Vous qui êtes à côté de moi, je vous aime, je vous adore. Faites votre travail convenablement vis-à-vis de la Nation. Si vous faites autre chose, eh bien, je vais vous lâcher. Je ne vais pas couvrir. Je n’ai pas d’amis, je n’ai pas de parents. Je vais vous lâcher sur la question de la meilleure gouvernance, ça n’a pas de prix. Et effectivement, au moment où je le dis, c’est vraiment gênant mais il faut le faire. Je les aime tous et je salue le travail qu’ils font. Mais malheureusement, le problème qui concerne aujourd’hui le ministre Lawani, je dois vous dire que je suis le seul peut-être qui souffre énormément parce que j’aime ce garçon. Je l’aime bien. Comme, il s’est passé quelque chose qui transige avec mes convictions à moi, mais je me suis dit bon, je suis obligé. Et demain, il saura qu’en réalité, Yayi Boni a réellement raison. Alors, demain si on me donne les coupables, naturellement, je vais sanctionner. C’est moi qui ai nommé les ministres. J’ai cette responsabilité morale. J’assume. Mais l’objet de la commission neutre d’enquête est de situer les coupables et je rassure que les coupables seront sanctionnés, il n’y a rien à faire. Mais je ne peux pas sanctionner, mais qui vais-je sanctionner en l’étape actuelle des choses ? Encore que, il y a une confusion. Qui a fait quoi etc. A ce jour, je préfère ne pas en parler parce que je ne sais pas ce qui s’est réellement passé. Mais là où je veux en arriver, je dis que j’assume parce que je suis responsable. Mais quelque part, est-ce qu’il faut que je dise comment nous travaillons ? Non, naturellement. Je ne voudrais pas mettre dans la rue ce qui me lie aux ministres, je ne préfère pas, vraiment. Mais il y a l’essentiel quand même parce que je suis très attaché à cette obligation de reddition des comptes. Dans tous les cas de figure, je ne rejette pas mes ministres. Ils sont braves. Quand je nomme quelqu’un, c’est que je lui fais confiance. Est-ce que vous pouvez me reprocher d’avoir nommé le ministre Lawani ? Il est expert-comptable, chargé de la comptabilité de la Bceao, du budget de la BCEAO. En termes de niveau, je n’ai rien à lui reprocher.


Est-ce une bonne action que vous posez lorsque vous tirez sur vos troupes ? Est-ce que la situation l’exigeait ? Et pourquoi quand les syndicalistes décident de vous soutenir, vous interdisez leur marche. Vous les empêchez donc de jouir de leurs libertés ?


Ce n’est pas vrai tout ça. Je vous jure, c’est un engagement que j’ai pris. Ce sont des incompréhensions. Je les aime tous. Je crois que j’étais à Kara, lorsque j’ai appris cela. J’ai appelé le ministre de l’Intérieur. Avant cela, lorsqu’ils se sont regroupés pour faire de l’agitation à l’intérieur, j’ai convoqué certains responsables pour demander ce qui se passait. Je leur ai dit, gérons cette affaire dans l’ordre. Le peuple souffre énormément avec ce dossier. Donnez-leur l’occasion de respirer un peu et de digérer cette douleur. Parce que c’est difficile de dire que les ministres de la république ont mal fait le travail. Les fonds publics appartiennent à tout le monde. Attendez que la commission clarifie les choses. Et nous aurons l’occasion de savoir qui est responsable dans cette affaire là. Vous n’avez pas besoin de faire tant de bruit qui divise. J’ai dit que je ne mentirai pas. Et moi, je leur ai dit de laisser tomber. Je vous jure, ce jour-là, c’est comme s’ils étaient d’accord. Demain, ils diront je l’avais dit. Donc, je me suis rendu compte que je me suis trompé. Moi, je suis parti à Kara le même jour. Après, on m’appelle pour me dire qu’ils n’ont pas eu l’autorisation. Et je me suis demandé, s’ils n’ont pas l’autorisation, comment vont-ils marcher ? Je tiens aussi au respect des lois de la République. Voilà ce qui s’est passé à mon niveau. Donc, je renouvelle encore peut-être tel que c’est fait, il y a une incompréhension.


Est-ce que vous avez donné ordre qu’on interdise la marche ?


Ils m’ont dit qu’ils n’ont pas eu l’autorisation. Est-ce que vous comprenez ce que j’ai dit ? J’ai souhaité qu’ils reportent. C’est mon grand souhait pour ne pas perturber, pour ne pas accroitre la douleur de ce peuple qui est meurtri par ce dossier. Mais vous croyez que je peux vous regarder dans les yeux avec ce dossier ? J’ai honte. Je présente mes excuses au peuple. Moi, je ne croyais pas qu’on serait encore à ce stade où on gère les dossiers avec une telle légèreté. Je reconnais qu’il y a le problème de l’urgence. Je le reconnais à leur décharge. Franchement parlant. Mais ça ne suffit pas parce que l’urgence n’interdit pas le respect des procédures en vigueur. Puisque au titre des reproches, figure la violation des procédures. C’est ça le problème. Même s’il faut aller vite, je ne veux pas faire des interprétations. Mais mon problème aujourd’hui, ça s’est traduit par la non prise en compte des intérêts des Béninois. De ce point de vue, moi aussi, je le regrette. Mais à ce stade, je ne peux que présenter des excuses à la nation en ma qualité du président de la République par rapport à celui que j’ai nommé. J’assume cette responsabilité morale. Je ferai tout pour faire en sorte que les coupables soient sanctionnés.


Est-ce que les syndicalistes peuvent être assurés aujourd’hui que leur liberté ne prendra pas un coup ?


Nous avons signé cette convention avec l’Oit, qui reconnait les libertés syndicales. Je les rassure. Mais il y a des moments qui me travaillent. Je ne peux pas accuser, mais si quelque part quelque chose me gène, il faut que je le dise oui ou non ? Cela dit, le jour où on a fait la réunion, j’ai interpellé certains d’entre eux dont mon cher ami Gaston Azoua que j’aime bien. J’ai dit bon, si vous parlez, vous devez me donner la casquette. Est-ce en tant que syndicaliste ou bien en tant que politicien ? C’est la question que je leur ai posée.


Est-ce qu’il vous a situé ?


Mais en réalité, il m’a situé. Il m’a dit, je fais les deux. Il sera difficile d’identifier le volet politique du volet syndical. Et même quand il a répondu, il a dit, je préfère faire plus de politique que du syndicalisme. J’ai dit en fait, j’ai compris tout ça maintenant. Mais le point sur lequel je suis aussi gêné dans cette affaire, j’ai su par la presse et j’ai lu quelque part qu’il y a obligation de respecter la gouvernance interne. Puisque vous donnez des leçons pour ramener à l’ordre les uns et les autres à la bonne gouvernance. Pour enseigner la propreté, il faut balayer sa cour. Ça c’est mon devoir de le leur rappeler aussi. Je vous dis, tout ce qu’ils vont faire, je reçois les critiques. Je les remercie infiniment. Ce n’est pas tombé dans des oreilles de sourd. Je tiendrai compte de leur cri de cœur. Mais la meilleure manière de leur faire plaisir, est-ce qu’ils respectent leurs textes internes dans la convention interne qui nous lie à eux ? Je ne violerai jamais leurs libertés syndicales. C’est une incompréhension. Je leur présente mes excuses, même s’ils pensent qu’il y a entorse à cela. La meilleure manière de faire plaisir, c’est de respecter naturellement les textes selon la manière dont nous gérons la nation, les règles de bonne gouvernance.


Le terrain sur lequel vous avez aussi quelques difficultés, c’est les relations que vous avez avec les partis politiques. Qu’en dites-vous aujourd’hui ? Quelles sont les perspectives que vous leur proposez ?


Le Bénin, c’est mon pays. J’aime mon pays, j’aime la République. Et je ferai tout en mon pouvoir pour consolider cette nation et pour que la démocratie sort renforcée. La paix et la stabilité. Avant de commencer cette émission, je me suis senti redevable de mes chers ainés. Mes papas qui ont été appelés à tour de rôle à cette fonction. Donc naturellement, je les respecte tous du fond de mon cœur. Et je leur demande, si je commets des erreurs, qu’ils me pardonnent. En un moment, puisque c’est de ça qu’il s’agit. Pour moi le pouvoir ça appartient à Dieu. Je suis convaincu de ça. Je ne sais même pas pourquoi c’est moi qu’il a choisi et qui m’adresse à vous mes chers compatriotes. Donc, je ne sais pas comment je suis arrivé là. Je n’ai aucune force. C’est Dieu qui a décidé ainsi. Mais des fois, je demande à Dieu ce

qui se passe, ne m’abandonne pas, je t’en supplie. Fasse que nous nous retrouvions pour échanger sur l’avenir de notre cher pays. On me traitre de beaucoup de choses, mais moi je souhaite que nous nous retrouvions autour du système partisan de notre pays. Les partis politiques d’une manière générale-puisque la politique doit nourrir le peuple dans ce pays-doit travailler, doit contribuer à l’épanouissement et à la prospérité de cette nation. C’est comme ça que je vois les partis politiques. Et si nous sommes là où nous sommes responsables. Nous avons mis un système qui crée plus de pauvreté qu’il ne crée de prospérité. Voilà où nous sommes. Donc nous avons tous échoué. Le moment est venu pour que nous réfléchissions sur quelle partie politique doit animer la vie politique de notre pays. C’est à vous de me dire ce qui se passe, vous êtes les mieux placés que moi. Nous avons trop de partis politiques aujourd’hui. J’ai essayé de faire cette comparaison avec les grandes démocraties modernes de ces pays qui se développent et qui émergent par rapport à certains pays de la sous région. Je ne vais pas citer de noms. Mais il y en a. Pour créer un parti politique, il y a un certain nombre de préalables qu’il faut respecter sans porter entorse à la liberté politique. Il faut reconnaitre que notre constitution est bâtie sur le multipartisme politique. Bon faisons-en le bilan. Est-ce qu’aujourd’hui, ce que nous faisons, nous respectons le peuple, cette nation ? Est-ce que les actes que nous posons dans le cadre des soit disant partis politiques, sont de nature à sauver et préserver la vie de notre chère patrie ? Je suis inquiet parce que je vois s’installer, le régionalisme, le tribalisme. Donc le souhait, c’est de créer des partis politiques et que tout le pays soit pris en compte.


Vous faites référence aux ghanéens ? Mais là bas c’est leur législation qui le permet.


Oui mais qui a fait la loi ? Nous allons dans la réforme que nous sommes en train d’engager, c’est-à-dire la réforme constitutionnelle. Ce n’est pas pour dire, il faut renouveler le mandat. D’abord notre constitution a reconnu maintenant la particularité des deux mandats. C’est fini, le débat est clos. Pour ma part, tant que moi je serai là, ce n’est pas avec moi. Bon d’autres m’ont posé le problème de limite d’âge. L’identification de la limite a frappé certains de nos ainés. Elle s’impose à tous aujourd’hui parce que, je ne vois pas comment on va violer cette loi. Je ne pense qu’au respect de cette constitution et ça s’arrête là jusqu’au jour où le peuple va décider autrement. Ce que je veux dire, c’est que le multipartisme intégral, tel qu’il est aujourd’hui, ne trahit pas les idéaux de la nation, ne mentons pas. Il faut une réflexion approfondie. Parce que tel qu’il se présente avec ce système partisan, va à l’émiettement des bases de notre nation. Alors maintenant, concernant le dialogue social, je suis preneur. Des fois on me dit que c’est moi qui ne veux pas. J’ai demandé au ministre chargé des Relations avec les institutions. Où est ce que vous en êtes ? Il me dit à un moment donné, certains ont voulu, d’autres ne voulaient pas. Depuis qu’est ce qu’on fait, s’il n’y a pas de dialogue, s’il n’y a pas de contact. C’est dangereux. Vraiment je souhaite que le temps qu’il me reste aujourd’hui, que nous nous retrouvions, que nous nous aimions, qu’on soit unis pour une même cause : la Nation. Ils ont déjà commencé par poser des actes qui sèment la panique. Qu’est ce que j’ai remarqué aujourd’hui de la part de quelques partisans ou de quelques partis politiques ?


On sème la panique généralisée. On fait peur, rien ne va. La démocratie est par terre. On recrute des badauds pour balancer des informations dangereuses sur internet. On fait des émissions à l’extérieur pour dire le Bénin est comme ça, ne l’aidez pas. Il faut isoler le Bénin, tant que ce n’est pas nous qui sommes au pouvoir. C’est le peuple qui en souffre. C’est pour cela, pour aller aux prochaines élections, chacun n’a qu’à travailler sur son projet de société, plutôt que de créer des conditions pour organiser une insurrection, en sortant les gens dans la rue. Faire sortir les Syndicats dans la rue pour faire peur. Alors que nous menons une vie extrêmement dure dans notre pays. Aujourd’hui des intoxications, des mensonges et la désinformation se développent. On ment sur le président de la République, de manière grave. Je voudrais donner de l’amour et demander pardon pour que nous nous retrouvions pour faire en sorte que les prochaines élections soient organisées dans la paix, dans la transparence. C’est pourquoi je me préoccupe de la Lepi. Il y a deux mois, j’ai envoyé une délégation ministérielle à Bruxelles. Lorsqu’on est sorti péniblement des législatives de 2007. Je vous le jure. J’ai dit messieurs de Bruxelles, aidez le Bénin. Si rien n’est fait, le Bénin va bruler.une démocratie doit être capable d’aider le peuple à choisir ses dirigeants dans la paix et dans la transparence. Moi-même je suis allé à Bruxelles deux fois. Tout en brulant même l’étape de la délégation de Bruxelles qui est à Cotonou. Je n’ai rien dit à la représentante et je suis parti. Nous avons tenu deux réunions, une à Bruxelles, une à Strasbourg en marge du colloque sur les Journées européennes de développement et je voudrais remercier l’Union européenne et tous les partenaires, le Pnud, les bilatéraux. Je leur ai dit merci et je félicite le parlement aussi qui a décidé de jouer sa partition. Maintenant ce qui reste c’est qu’on aille vite, on est les seuls à ne pas avoir ce support qui doit sauver notre nation. 17 milliards d’Euros seront mobilisés à cet effet parce qu’on n’a droit à l’erreur et ce serait également source de revenu pour nos concitoyens. Aidez-moi. Et je remercie la société civile qui s’est mobilisée, qui s’est investie pour qu’on arrive là où on est arrivé. Ce n’est pas fini. Lorsqu’on m’a dit pour désigner les représentants de l’Assemblée dans les communes-c’est la dernière dépêche que j’ai eue- que certaines formations politiques ne l’ont pas encore fait. Il faut que la Lépi aille vite et je vous donne l’assurance. Et je n’ai jamais dit que je serai candidat. Mais si je l’étais et que j’étais battu, je vous donne l’assurance, je donne cette assurance que je serai le premier à féliciter celui qui m’aurait battu. Je demanderai 5 minutes, le temps que je prendrai surtout pour remercier le peuple béninois de m’avoir donné cette marque de confiance. Choisir quelqu’un pour gérer les affaires de la cité commune, c’est lui faire confiance. Là où nous sommes aujourd’hui, aimons le Bénin, la nation et la patrie. Soyons prêts à verser notre sang pour elle. Faisons tout pour qu’on soit unis. Mais le pouvoir et bien c’est comme un boubou. Je voudrais là paraphraser ce célèbre évêque de la place qui dit le pouvoir c’est un boubou blanc, qui est beau. Mais lorsque quelqu’un le porte en effet, l’heure adviendra où c’est la femme qui dirigera ce pays c’est Dieu seul qui sait à quel moment. Mais vous le beau boubou blanc et que je me mets à verser de l’huile parce que c’est Annick qui est là, pourquoi pas moi et je verse de l’huile sur le boubou blanc. Et je dis à Olga va chercher une larme, tu déchires cela. Le boubou s’est transformé en lambeaux. Et bien après lorsque mon tour viendra, c’est ce boubou que je porterai toujours. Ça veut dire quoi ? Nous nous créons du tort. Personne ne veut être le président d’un Bénin dévasté, président d’un Bénin qui sera transformé en sang et en flammes. La nation est une et indivisible et je demande à Dieu de bénir notre chère nation.

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