Annulation de l’élection du maire de Covè et de ses adjoints: Ce qui s’est réellement passé

Mercredi dernier, les 11 conseillers communaux de Covè ont été convoqués par le préfet des départements du Zou et des Collines, Armand Maurice Nouatin, pour procéder à l’élection d’un nouveau maire de la localité et de ses adjoints, et ce, conformément aux recommandations de la Cour suprême. C’est Clément Alokpon de l’Alliance nationale Force clé qui a été élu maire à l’issue du scrutin. Mais son élection a été annulée par l’autorité de tutelle pour ‘’vice de procédure’’.

Cela a suffit pour que les mauvaises langues de la République crient encore une fois à la manipulation des Fcbe. Mais il ressort de nos recoupements, et selon le préfet Armand Maurice Nouatin, qui s’est exprimé après le vote, soit vendredi dernier, que la transparence requise lors de l’élection n’était effectivement pas de mise. Le 20 mai 2009, en effet, le préfet était à Covè dans l’intention de renouveler le maire, ses deux adjoints et les chefs d’arrondissement. Tous les 11 conseillers étaient présents. Seul le conseiller de la Rb a manqué à l’appel mais a laissé une procuration. Après l’installation des membres du présidium ayant pour président le doyen d’âge Gaston Goudjo des Fcbe, le préfet s’est retiré de la salle. Le vote proprement dit a ainsi démarré. Au poste de maire, deux candidatures ont été enregistrées. Il s’agit de celles de Gaston Goudjo et de Clément Alokpon. Selon les explications du préfet, les bulletins de vote étaient de petits papiers de couleur verdâtre.

Lors du dépouillement, le secrétaire de séances, Victor Gandaho, a exhibé des papiers après avoir appelé les noms des intentions de vote. Au décompte final, Clément Alokpon de Force Clé a obtenu 6 voix contre 5 pour son challenger. Avant la proclamation des résultats, les élus Fcbe ont demandé à vérifier d’abord si les bulletins de vote reflètent réellement le verdict des urnes. Les élus d’en face ont refusé. Et c’est le secrétaire de séance qui a rendu public les résultats en lieu et place du président de présidium, qui se trouve être le candidat Fcbe en lice. Les altercations commencèrent. ‘’De ma position, je commence par voir des individus détenant des gourdins et des machettes surgir à proximité de la salle où se déroule les opérations de vote’’, a constaté le préfet. C’est pourquoi, il dit avoir suspendu le processus pour éviter le pire. Une autre séance sera convoquée ultérieurement à cet effet. Mais en attendant, Covè vit toujours dans l’illégalité, dans le vide juridique.

Léonce HOUNGBADJI